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A la rencontre de Florence GERARD - Auteure des Néo-Gaïens


Interview de Florence avec Jeanne


Jeanne : Comment t’est venue l’idée des Néo-Gaïens ? Est-ce l’univers ou des personnages qui se sont d’abord imposés à toi ? Qu’est-ce qui t’a inspirée ?

Florence : L’idée des Néo Gaïens m’est venue tout simplement en imaginant comment pourrait évoluer l’espèce humaine ! Je suis fan des X-Men et autres superhéros et j’aime à imaginer que notre évolution pourrait nous permettre de développer certaines capacités… En même temps, l’être humain a pas mal de défauts et je sais que la peur de la différence peut conduire à des extrémités sanglantes (violence, meurtre, guerre, génocide). En combinant ces deux variables, j’avais la trame de fond de mon histoire ! Le tout avec une histoire d’amour, bien évidemment !

Ce qui s’est imposé à moi en premier lieu, ce sont mes personnages : un groupe hétéroclite de résistants qui doivent lutter pour survivre, non pas à cause de ce qu’ils ont fait mais à cause de ce qu’ils sont. C’est toujours d’actualité, malheureusement : le machisme, le racisme, le fanatisme, l’homophobie et tant d’autres choses qui prouvent que l’être humain a encore des progrès à faire en la matière. J’ai juste choisi une variable un peu originale, car j’aime apporter une certaine dose de fantastique dans mes écrits.


Jeanne : Parmi tous les personnages qui apparaissent dans la série, as-tu un chouchou ? Qui as-tu eu le plus de plaisir à écrire ?

Florence : Facile comme question : j’ai plusieurs chouchous (dont Clara et BigD), mais mon personnage préféré est sans conteste Pimp. D’ailleurs, dans ce premier tome, je me suis éclatée à décrire Pimp : sa relation particulière avec sa mère (je pense notamment à ses innombrables citations et à l’origine de son prénom), son combat intérieur entre respecter les désirs de sa mère et cette envie irrépressible de faire plus… En définitive, elle est à la croisée des chemins : choisir la routine réconfortante de sa solitude ou plonger dans le grand bain d’une nouvelle vie faite d’incertitudes, de danger et d’amour ! Je crois que c’est un choix que nous avons tous un jour à faire. Je me suis beaucoup retrouvée dans cette fille peu sociable, au caractère bien trempé et qui ne se laisse pas dicter sa conduite. Elle est l’origine même de l’écriture de cette saga ! Sans elle, il n’y aurait pas eu les Néo-Gaïens.


Jeanne : Est-ce que ça a changé ta perspective, d'être passée par une pandémie depuis l'écriture et la première édition de cette série (en 2015) ?

Florence : Je dois dire que passer à travers la crise de la Covid m'a fait pas mal réfléchir. J'aime à croire que j'ai revu mes priorités et que j'ai appris à relativiser sur les petits tracas du quotidien. Ce qui m'a perturbé en revanche, c'est que j'aime la fantaisie car d'une manière générale, c'est réconfortant de se dire que ce l'on écrit n'est pas réel et ne peut pas vraiment se produire. Mais quand on peut faire le parallèle entre la vrai vie et son livre, c'est assez déroutant. Je me suis même prise pour l'oiseau de mauvaise augure pendant un moment...

Avec ses problèmes et ses solutions (peu importe ce que l'on en pense), la Covid 19 a tout remis en question tant sur le plan médical, que social, qu'économique, politique ou même écologique. C'est la première crise mondiale importante que je subis et je dois dire qu'elle a laissé pas mal de séquelles (parfois même invisibles de prime abord) sur le monde entier. Je pense d'ailleurs que l'on en ressentira les effets pendants encore longtemps... Par contre, j'ai tendance à être pessimiste, mais j'admets volontiers que la réalité s'est mieux déroulée que dans ma saga, ce qui me réconforte dans un sens. Alors bien sûr les effets de mon virus "Z" sont bien plus graves, ce qui ne permet pas une parfaite comparaison. Cependant je suis persuadée que cette épreuve a d'abord permis de nous prouver que nous sommes toujours capables de nous adapter pour mieux surmonter l'adversité. En cela, ce n'est pas différent de ce que j'écris, ce qui me réconforte. A savoir qu'il ne faut jamais perdre espoir!


Jeanne : Comme beaucoup d’autres lectrices, j’ai beaucoup aimé le ressort narratif du journal intime de la mère de Pimp, qui raconte ce qui s’est passé 25 à 30 ans plus tôt. Mais, de toute évidence, Pimp n’est pas au courant de son contenu… Alors, entre toi et nous, peux-tu nous révéler ce qui est arrivé à ce journal ?

Florence : Ah, le journal intime ! Un véritable lien entre le passé et le présent. Il m’a paru plus que nécessaire pour que le lecteur comprenne les tenants et les aboutissants de mon livre. Malheureusement, comme beaucoup de jeunes ayant eu un jour un carnet secret, l’âge adulte met souvent un terme définitif à cette pratique. J’imagine que la mère de Pimp se retrouvant seule pour élever un enfant dans un monde de fous, n’a plus eu le temps (ou l’envie) de coucher ses pensées sur papier.

C’était un luxe qu’elle n’avait plus, surtout après la cruelle déception de comprendre qu’elle ne pourrait jamais retrouver l’homme qu’elle aime. La vie lui a enlevé ses espoirs, alors je suppose que, plutôt que d’épiloguer sur l’injustice qu’était devenue son existence, elle a préféré cesser ce passe-temps. En tout cas, c’est ce que moi, j’aurais fait. Je l’imagine cacher son bien le plus précieux, le gardien de son passé au milieu des livres d’une bibliothèque (lieu qu’elle appréciait tant). Ce serait une bonne fin pour son journal intime et qui sait si un jour quelqu’un ne le découvrirait pas ? Après tout, en définitive, c’est un témoignage et sa place est parmi les livres historiques.


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