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COMMENT SAVOIR SI VOTRE MANUSCRIT EST PRÊT À ÊTRE SOUMIS ?

Pour de nombreux auteurs, éditer un livre est le graal du processus de création. Pour autant, il peut être difficile de déterminer si ton manuscrit est prêt ou non à être soumis à une maison d’édition, aux critères parfois exigeants. Nous partageons aujourd’hui quelques astuces pour donner à ton histoire ses meilleures chances lors d’une lecture en soumission.


Le manuscrit doit être terminé


Il est très rare qu’une maison d’édition accepte un texte en cours d’écriture. Dans la majorité des cas (y compris aux Éditions Laska), les éditeurs demandent à l’auteur·ice un texte terminé, rédigé du début à la fin.


La raison en est simple : nous travaillons sur plusieurs projets différents à la fois, impliquant de nombreux collaborateur·ices (illustrateur·ices, correcteur·ices, diffuseurs, chroniqueur·ses…), ce qui se traduit par une multitude de petites échéances. Afin de pouvoir fixer ces échéances et les respecter, nous devons travailler avec autant de certitudes que possible.


Or, un manuscrit inachevé est une incertitude. Nous ne sommes pas sûres de quand il sera prêt à entamer le processus d’édition, et nous ne sommes même pas sûres qu’il nous plaira toujours une fois fini. Nous préférons donc n’engager aucun travail sur un manuscrit qui ne constitue qu’un « peut-être ».


Le manuscrit doit avoir été relu


Même si tu penses que ton texte est bon après le premier jet (c’est-à-dire la première version de ton histoire), il faut savoir que ce n’est jamais suffisant pour soumettre un manuscrit à une maison d’édition.


Au minimum, nous te conseillons de relire ton manuscrit entièrement et d’une traite, après l’avoir laissé reposer au moins quelques jours. Même si c’est ton roman et que tu en es fier·e, il y a fort à parier que tu y trouveras :

- Des incohérences : elles peuvent être insignifiantes (un personnage qui change de couleur de cheveux ou un nom qui change d’orthographe), ou plus problématiques (un personnage dont les actions ne correspondent pas à son statut, à sa personnalité déclarée; un évènement contraire aux règles de ton univers, une cause sans conséquence ou une conséquence sans cause).

- Des passages en trop : il peut s’agir de passages ennuyeux, redondants ou inutiles, que tu as envie de survoler plutôt que de savourer; ou bien il peut s’agir d’intrigues que tu as amorcées puis laissé tomber, de personnages qui te semblaient importants au départ, et qui ne l’ont finalement pas été.

- Des étapes manquantes : une intrigue qui va trop vite pour être crédible, un saut logique entre deux actions, ou encore des éléments cruciaux pour l’intrigue que tu n’as pas pris le temps d’établir, de faire ressentir, en un mot de prouver aux lecteur·ices.


Corrige tous ces problèmes avant de soumettre ton manuscrit, parce qu’il s’agit pour nous d’autant de motifs de refus.


La relecture est aussi importante pour avoir les idées bien claires sur son projet. Tu vas être amené-e à rédiger un synopsis (voir notre article consacré au synopsis) et à définir un public cible pour ton texte, ce qui ne peut se faire qu’en ayant une idée précise de l’histoire que l’on a écrite.


Fais-toi aider par des bêta-lecteurs


Pour t’aider à repérer les problèmes de ton texte, tu n’es pas obligé-e de travailler seul-e. Tu peux demander l’aide de ce qu’on appelle des bêta-lecteur·ices. Il s’agit des personnes bénévoles ou rémunérées dont le rôle est de t’offrir un regard et un retour extérieur sur ton texte.


Pour être efficaces, tes bêta-lecteur·ices devraient être :

  • Des lecteurs·ices assidus du genre dans lequel s’inscrit ton récit et/ou qui maîtrisent mieux que toi l’un des sujets que tu abordes dedans ;

  • Des personnes qui n’auront pas peur de pointer les défauts de ton manuscrit, mais qui sauront le faire avec tact et empathie ;

  • Des personnes informées explicitement de la tâche que tu attends d’eux.


Pour développer ce dernier point : ne te contente pas de leur demander leur avis. C’est trop vague et tu ne sauras pas quoi en faire. Ne leur demande pas non plus de corriger ta grammaire ou ton orthographe, car, à ce stade, tu cherches surtout les problèmes de fond de ton récit.


Propose-leur de désigner précisément dans ton texte les passages qui les ont ennuyés, qu’ils n’ont pas compris ou qui ne les ont pas convaincus (qui ont interrompu leur suspension d’incrédulité). Tu peux également leur préparer un questionnaire ou une grille à suivre, si tu as des interrogations ou des doutes spécifiques.


L’avis d’un·e bêta-lecteur·ice n’est pas pour autant à prendre pour argent comptant. Concentre-toi sur les remarques qui trouvent un écho en toi. Quand on termine un manuscrit, on est souvent plein de craintes et d’espoirs mêlés ; certains rationnels, d’autres irrationnels. Les bêta-lecteur·ices sont surtout là pour te permettre de faire la part des choses, de distinguer le vrai — le jugement critique qu’on a acquis via l’expérience de lire et d’écrire — du faux — syndrome de l’imposteur ou peur du rejet, mais aussi notre biais subjectif, qui superpose toujours au résultat les intentions qu’on y a mises.


Enfin, lorsque tu as le sentiment d’avoir un récit qui se tient, tu peux effectuer une dernière relecture pour polir ta prose et corriger les erreurs de grammaire et d’orthographe. Cela donnera à ta soumission un air soigné et professionnel.


Ton manuscrit n’a pas

besoin d’être parfait


Avant de conclure, je dois toutefois te prévenir d’un dernier écueil : le perfectionnisme. Ton manuscrit n’a pas besoin d’être parfait pour être soumis. S’il était déjà parfait, il serait prêt à être publié, et nous n’aurions pas de travail…


Fais de ton mieux, mais n’en fais pas trop. Il est inutile de s’attarder sur la place de chaque virgule, alors qu’un éditeur te demandera peut-être de couper ou de réécrire tout le chapitre qui t’aura tant fait suer. Et, si nous apprécions de voir qu’un effort a été fait sur l’orthographe, cela reste notre responsabilité, et pas la tienne, d’effectuer les corrections nécessaires avant publication.


En effet, il ne faut pas oublier que si ton manuscrit est retenu, tout ce travail devra être refait une nouvelle fois, ce qui te demandera de la motivation et de la détermination !


As-tu un manuscrit terminé qui pourrait nous plaire ? Les soumissions des Éditions Laska sont toujours ouvertes et nous avons plusieurs appels à textes en cours. Tu trouveras plus d’informations sur le sujet sur cette page !


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